"Violences conjugales" et "Maladresses", NE PAS CONFONDRE !
Ce samedi là je suis en séance de dédicaces en magasin. Je suis assise à ma table, mes livres disposés devant moi, je vois un homme souriant s'avancer vers moi. De taille moyenne, la cinquantaine, mince, portant de petites lunettes rondes. Il me salue poliment, prend un ouvrage entre ses mains, puis le repose. Il relève la tête vers moi et alors que je commence à lui expliquer l'histoire de ce livre, la démarche de mon écrit, il me dit :
"Des maltraitances, oui enfin bon, faut voir en face s'il y a des provocations, après tout c'est la parole de l'un contre la parole de l'autre".
Je suis abasourdie ! Le résumé du livre est pourtant très clair et ne laisse place à aucune ambiguïté.
"...Pervers, menteur, jaloux, possessif et violent, il attend de sa femme obéissance et soumission. Mais Katherine n'est pas prête à se laisser faire. Afin de récupérer sa dignité, elle doit se battre pour que sa fille et elle sortent enfin de cet enfer"
C'est pourtant très explicite !
Voyant ma tête décomposée et mes yeux grands écarquillés, il reprend :
" Enfin, ce que je veux dire c'est que nous prononçons tous des paroles et on blesse sans le faire exprès, c'est juste de la maladresse"
Je réponds :
" Non, mais là c'est de la violence conjugale, ce n'est pas "oups" désolé mes mots ont dépassés ma pensée. On parle d'un être qui prend du plaisir à faire du mal à quelqu'un d'autre,qui veut le dominer, le détruire. Ce n'est quand même pas la même chose ! "
L'homme s'est contenté d'acquiescer en souriant, puis il est parti.
Et bien, je me dis que si j'ai gagné quelques batailles, la guerre est loin d'être terminée...